Inspiration

Conférence Libérer la motivation

Comment la science peut nous aider à libérer l’étincelle ? Jacques Forest, Phd, CRHA Chercheur et professeur à ESG UQÀM nous présente l’essentiel à retenir de 50 années de recherche.

La motivation est la clé de nos vies. Que ce soit au travail, à la maison, à l’école ou dans le sport, il faut sans cesse trouver des façons d’être motivé pour agir.

Cet extrait de la présentation du livre de Jacques Forest et al., a suscité notre intérêt au point de vouloir l’inviter comme conférencier à notre événement client du 5 octobre dernier. Dans notre contexte de rareté de main-d’œuvre, la nécessité de retenir les employés est plus aiguë que jamais. Voyons ce que M. Forest nous livrait pour libérer la motivation au sein des équipes.

50 années de recherche sur la théorie de l’autodétermination nous apprennent que trois dimensions dominent pour une qualité optimale des motivations. Selon que ces trois dimensions sont satisfaites ou frustrées, le résultat sur notre motivation est grandement affecté.

Quelles sont ces trois dimensions dominantes pour une motivation de qualité ?

Chaque personne est différente, mais les études de la théorie de l’autodétermination identifient trois dimensions qui activent davantage notre motivation : le besoin de compétence, le besoin d’affiliation et le besoin d’autonomie. Et ces trois besoins seront d’autant plus déterminants pour une motivation saine s’ils sont nourris par la recherche de plaisir et de sens. C’est scientifiquement validé à ce jour dans 26 cultures.

Le besoin de compétence

Pour que ce besoin soit satisfait, il n’est pas nécessaire de cumuler les diplômes ou être un expert dans tous les sujets. On recherche surtout à avoir le sentiment de pouvoir avoir un effet sur le monde et d’avoir des outils pour réaliser ce à quoi on s’est engagé.

Voici quelques signes d’un besoin de compétence satisfait :

  • On se sent compétent pour accomplir une tâche ou une activité donnée
  • On pense être en mesure d’atteindre des objectifs souhaités
  • On sent que l’on peut développer nos compétences
  • On a le sentiment que l’on réussit dans un rôle ou un projet
  • On accomplit nos tâches avec efficacité et un sentiment de maîtrise


À l’inverse, si ce besoin est frustré, on ressent de la déception, on craint l’échec ou on doute de pouvoir atteindre nos objectifs.

Le besoin d’affiliation ou de connexion

Nous sommes des êtres sociaux à différents degrés, et ce besoin d’appartenance se manifeste dans l’établissement de nos relations. Il n’est pas nécessaire d’être la personne la plus populaire pour avoir ce sentiment d’appartenance. Avoir un.e ami.e au travail, se sentir apprécié et pouvoir s’exprimer avec authenticité sont des exemples de besoin d’affiliation satisfait. 

D’autres signes d’un besoin d’appartenance comblé :

  • On fait partie d’un ou de plusieurs groupes
  • On ressent des liens chaleureux et authentiques
  • On se sent apprécié et accepté
  • On se soucie des autres
  • On fait confiance et on a la confiance des membres de notre équipe


À contrario, un besoin d’affiliation frustré engendrera de l’exclusion, de la solitude et un sentiment de rejet.

Le besoin d’autonomie

La théorie de l’autodétermination définit l’autonomie comme la capacité d’assumer ses choix, ses décisions, se sentir apte à faire des choses qui correspondent à qui vous êtes. Ce n’est pas de tout contrôler, mais de se sentir psychologiquement libre et à l’aise dans ce que l’on fait.

Ce besoin une fois satisfait :

  • Nous autorise à être soi-même
  • Nous permet d’exprimer nos idées ou notre avis sur la manière d’exécuter une action
  • Nous aide à défendre nos objectifs et décisions
  • Nous incite à prendre de l’initiative pour nos propres actions au lieu d’y être contraint


D’autre part, si le besoin d’autonomie d’une personne est frustré, elle peut ressentir qu’elle a trop de choses à faire, ou une obligation à faire des choses qu’elle n’aurait pas fait. Si vous sentez que les situations prennent le dessus sur vous, observez l’état de votre besoin d’autonomie.

La conférence de M. Forest s’est conclue par un échange et une discussion fructueuse pour les participants. Chacune des trois dimensions est éminemment personnelle. Il importe de questionner nos talents sur leurs besoins de compétence, d’affiliation et d’autonomie. Et surtout de faire le point sur ces trois dimensions pour identifier des enjeux potentiels à la motivation.

Une métaphore a été très parlante : chaque plante a besoin d’eau, de nutriments et de lumière pour grandir et se développer, mais chaque type de plante n’a pas le même besoin. Pensez au cactus qui emmagasine son eau et à l’opposé nos annuelles qu’il faut arroser au quotidien.

Avez-vous exploré ces sujets avec vos équipes dernièrement ? Chacune des trois dimensions est très pertinente pour motiver les humains qui travaillent avec les humains dans nos centres de relation client.

Nous ferons tirer 10 copies de l’ouvrage Libérer la motivation avec la théorie de l’autodétermination parmi les nouvelles inscriptions à notre infolettre ! Surveillez vos courriels.

Par Guillaume Delroeux

Guillaume est président et leader de pratiques en expérience client chez Prométhée consultants et aide les organisations ayant des centres de relations clients à tirer le meilleur parti de leurs technologies pour maximiser leur impact et créer des expériences client légendaires.